La Commune de Clapiers tient à rendre hommage à Robert Badinter, digne héritier de Jean Jaurès et qui vient de nous quitter.
Mes chers concitoyens,
Il y a maintenant plus de 42 ans, la loi du 9 octobre 1981 abolissait la peine de mort en France. Une décision historique, fruit d’un cheminement plus que séculaire et d’un débat de conscience profond, dont nous devons l’aboutissement à Robert Badinter, qui s’est éteint le vendredi 9 février dernier.
Ce grand avocat pénaliste, garde des Sceaux, président du Conseil constitutionnel et sénateur, aura marqué le XXe siècle de notre Nation comme peu d’autres, au fil d’une vie de combats.
De combats ayant fait grandir notre République, empreints d’un humanisme puissant et d’un idéal de la justice chevillé au corps. Devant l’Assemblée nationale pour le vote sur l’abolition de la peine capitale, Robert Badinter citait Jean Jaurès : "la peine de mort est contraire à ce que l'humanité depuis deux mille ans a pensé de plus haut et rêvé de plus noble".
Ils partageaient tous les deux une inébranlable volonté de défendre les valeurs fondamentales de notre société, celles de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, de la liberté et de l’égalité devant la loi et la justice, de la protection de la dignité de chaque être humain. Robert Badinter fût ainsi, au-delà de l’abolition de la peine de mort, également l’artisan de la dépénalisation de l’homosexualité en France et un héraut de la lutte contre l’antisémitisme.
Face à cet héritage colossal qu’il laisse derrière lui, il me semblait important de lui rendre hommage dans ces quelques mots. Un héritage qui nous oblige, et montre la voie.
Le chemin que prend notre société apparaît parfois incertain, mais nous avons ainsi nos boussoles, pointant vers la sauvegarde de la démocratie, vers le refus des extrémismes qui divisent et creusent des sillons entre les personnes, là où nous avons besoin d’avancer ensemble.
Par son attachement aux valeurs véhiculées par la France des Lumières et sa droiture morale, Robert Badinter était l’une de ces boussoles, qui rejoindra un jour au Panthéon Jaurès et les figures auxquelles la Nation est reconnaissante.
Je vous souhaite une bonne lecture de ce nouveau numéro du "Clap’Infos" et un beau mois de mars.
Avec tout mon dévouement,
Votre Maire, Eric Penso