Histoire/Patrimoine
Histoire de Clapiers
Claude Leenhardt, Maire adjoint au centre-village et à la culture, s'est éteint le vendredi 4 avril 2003. Cet homme fédérateur a marqué de son empreinte notre village. Il est à l'origine de la rénovation du cœur de Clapiers, de la concrétisation de projets d'intérêt public et de bien d'autres choses. Soucieuse de garder en mémoire les actions de cet homme de culture, la Municipalité a donné son nom au parc municipal. Par respect pour ce Clapiérois aimé et apprécié de tous, nous publions à nouveau son historique de Clapiers, à la fois sobre et riche, à l'image de son auteur.
Quelques points d’histoire de Clapiers
A la fin du Moyen-Âge, Clapiers se présente comme un bourg fortifié, de forme arrondie. Ce castrum languedocien s’étend entre l’actuelle rue de la poste et rue de Vendargues. Cet espace clos est dominé par une chapelle accolée à deux tours surmontées d’un clocher. Un cimetière entouré d’un grand mur s’étend en contrebas.
Le village de Clapiers, dont le nom signifie en occitan «amas de rochers», est juché sur une éminence accessible, d’importance stratégique. Dans la plaine, à moins de 500 mètres, la population clapiéroise pratique une polyculture de subsistance à base de blé, d’orge, de luzerne, de vigne et d’olivier (les deux dernières productions étant typiquement méditerranéennes) et l'élevage sur les terres fertiles.
Au cours des siècles, les différents seigneurs de Clapiers qui vont se succéder (François de Saint Félix de Moremond, son fils, le sieur Paul de Reillan ou encore son fils, par exemple) cèderont progressivement leurs terres. Ils ne garderont que leurs privilèges qui permettront de prélever des impôts jusque dans la nuit du 4 août 1789. Les Clapiérois rachèteront ces terres au cours du XVIIIème siècle, après que les remous dûs à la Révolution Française soient calmés.
Malgré son éloignement, le village a eu, en effet, à souffrir des guerres de religion qui touchèrent le Bas-Languedoc au cours des XVIème et XVIIème siècles. C'est ainsi qu'en 1621, une troupe commandée par le Duc de Châtillon, chef protestant allant de Vendargues à Grabels, trouva Clapiers sur sa route. Elle en fit le siège et, après sa reddition, la mit au pillage, incendia l'église et précipita le curé du haut du clocher.
Au cours du XVIIIème siècle, la guerre civile se calme et le pays devient plus sûr. Clapiers s'ouvre autour du noyau central : rue de la Poste et rue du Château. La population atteint 200 habitants vers 1760.
En 1789, le vent révolutionnaire qui souffle sur Paris semble bien atténué en arrivant à Clapiers. Les Clapiérois sont cependant soumis à des contraintes (désignation de volontaires pour les armées de la République, réquisition de grain, fourniture de chevaux,…)
Le XIXème siècle voit le développement du vignoble… En cela, Clapiers participe à l'évolution de l'immense plaine languedocienne en optant pour une véritable monoculture de la vigne. Les rendements augmentent grâce à l'amélioration des techniques de vinification mais surtout aux traitements qui permettent de lutter contre les maladies et les parasites. A partir de 1840, l'ouverture du chemin de fer favorise le commerce. La population croît et compte alors 300 âmes.
Les ouvriers des moulins installés à Lavalette, qui égrènent le coton, viennent le dimanche à "l'office divin". On ne tient plus dans la chapelle. Le Maire du village décide alors de procéder à la construction d'une chapelle plus grande, correspondant aux besoins. Pour ce faire, le cimetière est transféré au bois du Calvaire.
Les propriétaires, qui bénéficient de la prospérité viticole, souhaitent disposer d'habitations plus vastes. Elles seront construites le long du chemin élargi qui mène de Clapiers à Montferrier. En 1878, le Conseil Municipal décide d'entreprendre la construction "d'une école mixte" abritant la nouvelle mairie.
La fin du XIXème siècle voit l'installation d'un réservoir, à côté de l'église, alimenté par la source et l'éolienne. Le Maire de l'époque, Monsieur Caussel, fait planter en pins d'Alep toutes les collines Nord. Le propriétaire du Mas de Paul agissait de même au Sud (collines entourant le collège).
Entre 1900 et 1960, la structure même du village et le paysage environnant resteront inchangés, comme le prouve le témoignage des oeuvres du peintre Max Leenhardt.
Paroles d'Anciens
Patrimoine architectural et archéologique
Outre son attrait paysager, dû surtout aux collines boisées, Clapiers se signale par son clocher, visible de loin, qui veille comme une sentinelle sur notre village et qui est inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1980. Nombreux sont les Clapiérois qui s'interrogent sur la valeur architecturale et l'historique de leur église.
Des documents détenus par les Archives Départementales permettent d'en savoir un peu plus long et de situer son existence, sinon sa construction - qui pourrait par conséquent être très antérieure - au tout début du XVIIème siècle.
En effet, son existence est attestée par l'épisode relaté par L. Guiraud dans "Etudes sur la réforme de Montpellier" concernant le triste sort fait au curé Camozy, lors des guerres de religion qui ensanglantèrent notre région.
«Nous sommes au début d'août 1621 : A Celleneuve, l'incendie, le pillage, le massacre livrèrent l'édifice (l'église où s'était réfugiée la population) aux protestants. A Clapiers, sans défense, une capitulation à vies et à biens saufs n'empêche ni le pillage du lieu, ni le meurtre de plusieurs habitants, entre autres du Curé Camozy, précipité du clocher. Comme il était visé de façon particulière, son corps fut odieusement et honteusement mutilé et certaines parties promenées dans le camp puis portées en trophée à Montpellier».
D'autres documents en 1668, 1677, 1686 signalent son existence, tel celui du 26 mai 1668 (il s'agit d'une procuration relative à un procès suivi devant le Parlement de Grenoble) qui fait état des prieurés de Pérols et Clapiers. Ce procès concerne les bénéfices de ces deux prieurés.
UN PEU PLUS TARD :
1718 : l'église fait l'objet de réparations importantes ainsi qu'en témoigne une minute du notaire VIALA de Montpellier.
1735-1736 : cette période voit des démêlés du curé MAURIN avec la population du village qui lui reproche de pratiquer des trous dans la voûte de l'église pour attirer les pigeons. Une plainte de trois habitants (les noms ne sont malheureusement pas connus), datée du 25 août 1735, l'exprime à l'Evêque.
- «...le sieur Curé s'en est rendu propriétaire et a fait vendre publiquement dans Montpellier les pigeons qui en proviennent».
Il était alors interdit aux écclésiastiques de créer des pigeonniers dans les églises et plus encore de s'approprier des pigeons qui venaient y nicher.La Révolution, période assez mal connue, voit la propriété de l'église transférée à plusieurs familles du village qui l'utilisèrent à des fins agricoles : on prétend qu'elle servit de grange à fourrage. Le calme revenu, ces familles proposèrent de rendre l'édifice pour y célébrer le culte, moyennant un loyer. Après de nombreuses et longues tractations menées entre la commune et les propriétaires entre 1825 et 1837, une ordonnance royale de Louis-Philippe du 2 mars 1837 autorisera "l'achat par la Commune de Clapiers à divers propriétaires de l'église du lieu". La vente est réalisée en 1840 moyennant la somme de 2 000 Francs (lettre de M. Bonnier, Maire de Clapiers, à M. le Préfet de l'Hérault).
ARCHITECTURE
Eglise orientée, en grande partie XVIIIème, remaniée XIXème et restaurée au XXème siècle. Le mur clocher et les deux tours qui l'encadrent constituent les parties les plus anciennes et peuvent être datées du XIIème siècle.
Clapiers, véritable poumon vert
Les Moulières, Plan des Masques, la Pisseyrasse, les Bosses, Lauriol, Le Romarin, ce sont 178 hectares du massif forestier de Clapiers dont 122 hectares constituent la forêt communale. Cette dernière est située, dans sa majeure partie, au Nord du village.
La forêt est soumise au régime forestier de l’O.N.F. (Office National des Forêts)
La forêt de Clapiers est peuplée à :
- 63 % de pins d’Alep,
- 7 % de pins pignon,
- 5 % de cyprès méditerranéens,
- 2 % de cèdres de l’Atlas et d’un sous-étage de chênes verts et de chênes Kermès.
Nous pouvons également citer comme plantes le plus souvent rencontrées dans la forêt : le laurier-tin, le genévrier, l’églantier, la lavande, le romarin, le cyprès toujours vert ainsi que la bruyère multicolore.
La forêt de Clapiers a fait l’objet de reboisement en 1946, 1979, 1982 et 1984. Ces reboisements sont régulièrement entretenus par l’association "les Amis de la Nature" aidés par le C.C.F.F. (Comité Communal des Feux de Forêts). D’autre part, les enfants de l’école primaire sont initiés au respect de notre environnement en ayant planté et en entretenant un arboretum au pied de la colline de cyprès.
La forêt et le massif dans son ensemble font l’objet de toute l’attention du C.C.F.F. et des services municipaux. Le maximum est réalisé pour sa protection :
- patrouilles de surveillance tous les week-ends de juin à septembre et les jours de grands risques,
- mise en place de citernes réserves d’eau (3 de 20.000 litres),
- la tour de Guêt qui culmine à 128 mètres, occupée du 1er juillet au 30 août par les sapeurs pompiers, point le plus haut du massif
- efforts d’entretien et de travaux dans les bois communaux.
Le plan décennal étant terminé, un autre plan se met en place avec l’O.N.F.
Situé à quelques kilomètres au Nord-Est de Montpellier, Clapiers fait partie de la proche banlieue de la capitale régionale. Le territoire communal, d'une superficie de 768 ha, est bordé au Sud, Sud-Ouest par le fleuve le Lez, de part et d'autre duquel sont délimitées des zones inondables, dans le cadre du plan de prévention des risques naturels. Les axes principaux de la commune sont la Route Départementale 21 à l'Est, le Boulevard de la Liberté et les R.D. 17 et 65 au Sud.
PAYSAGE, RELIEF
L'étude paysagère de la commune a été menée avec le concours de M. Daniel Laroche, paysagiste. Des extraits de son étude ont été repris pour composer ce paragraphe.
"Le village originel de Clapiers s’est développé autour de l’église, sur le relief dominant la confluence d’une large vallée secondaire et de celle du Lez. Exposé au Sud, il est à la jonction de trois terroirs.
La plaine montpelliéraine à l’Est et au Sud est une région traditionnellement viticole d’altitude moyenne 60 m. Relativement ouverte, elle est parcourue par de nombreux cours d’eau temporaires, parfois accompagnés de quelques feuillus, qui se faufilent entre les buttes calcaires dominées par les grosses demeures et les bosquets de conifères.
Les collines calcaires au Nord offrent un relief dont l'altitude est comprise aux environs de 115 mètres. Ancien pays d’élevage, entrecoupé de vallées encaissées et cultivées, il est aujourd'hui voué à la forêt de pins d'Alep et à la garrigue.
La vallée du Lez à l'Ouest et ses riches terres cultivées, aux environs de 45 m d'altitude, est périodiquement soumise aux inondations de ce fleuve au régime méditerranéen. La ripisylve, forêt galerie de feuillus accompagnant le cours d'eau, y est dense et signale le Lez dans le paysage.
L'analyse paysagère repose sur la notion d'unité paysagère ou portion de territoire où les différents éléments qui composent le paysage s'agencent de la même façon. Celles-ci sont limitées par des barrières visuelles, généralement dues au relief, parfois à la végétation... Elles entretiennent entre elles des relations diverses. Dans le cas présent, la carte des paysages montre de façon immédiate l'importance des crêtes du relief qui cloisonnent le territoire en autant d'unités. La plus importante de ces unités relie la vallée du Lez à la Plaine, vers Jacou. Elle est barrée de deux seuils, en bordure du Lez celui du Fesquet, et un peu plus au-dessus celui du vieux village et de Cabriès. Cette grande unité est limitée au Sud par le relief boisé du Plein Air des Chênes, du Bois des Tombes, et au Nord par celui qui court de Lauriol au bois des Moulières. Il faut noter que son flanc nord, exposé au Sud regroupe l'essentiel des constructions de la commune. Nous avons là un paysage en pleine mutation, qui passe de l'agriculture à l'urbanisation.
La vallée du Lez marque la limite Ouest. C'est un paysage naturel agricole, aujourd'hui préservé du fait des zones inondables. On ne peut que regretter l'énorme rond- point de la R.D. 65 qui, pour l'instant, bloque la relation privilégiée entre cette vallée à vocation d'espaces de loisirs et le reste du territoire communal.
Le Nord de la commune est occupé par une succession d'espaces encaissés où, au fur et à mesure que l'on s'éloigne de l'urbanisation, la culture prend le pas sur la friche. Ces unités sont séparées de crêtes, vigoureuses, le plus souvent boisées. Il faut noter le débordement de l'urbanisation de l'unité centrale vers le Nord, au-dessus du Plan Goutier et vers le Val aux Vignes.
Les transitions entre ces différentes unités se font donc surtout par le franchissement des reliefs (boulevard de la Liberté, R.D. 21...), parfois par des resserrements qui peuvent prendre d'ailleurs l'allure de vallées encaissées (entre Lauriol et le Romarin...).»
«Les principaux vecteurs de découvertes de ces paysages, tout au moins les plus usuels et les plus fréquentés, sont les voies de communication. Les plus importantes sont la R.D. 65 qui passe au Sud, la R.D. 21 qui passe à l'Est, et la relation entre les deux, la NULLexNULL R.D. 112 E 12. Les deux premières sont en limite de l’unité paysagère centrale et autorisent quelques belles vues sur l'ancien village. C'est surtout le cas pour la seconde qui bénéficie de son passage en limite communale dans une zone non construite. Son trajet se poursuit vers le Nord au travers des espaces agricoles séparés par les reliefs boisés. Au Plan Guirard, le débordement de l'urbanisation du Val aux Vignes se remarque. Plus loin, le seuil du relief est marqué par la propriété du Viviers, en dehors des limites communales, avant d'aborder la belle plaine viticole de Grattesol. La NULLexNULL R.D. 112 E 12, elle, se situant en milieu d'unité n'a pas ces vues dégagées. En revanche, elle permet de découvrir l'ambiance intime. Il faut noter la NULLexNULL R.D. 112 E 6 qui, à la sortie du Bois des Tombes, permet aussi une belle découverte du site du village originel. Ces différents parcours mettent en valeur deux points :
Toute la partie Nord de la commune, traversée par aucune voie de circulation importante, demeure un espace encore très «naturel». Très appréciée des promeneurs, elle offre d'ailleurs de nombreux chemins de randonnées.
Le profil du village historique unique et encore peu atteint sur sa butte, dominé par le clocher de l'église est le repère principal. Ceci a été repris pour créer le logo de Clapiers".
Des rives du Lez aux collines sèches du Nord, le paysage clapiérois offre en fait une grande diversité. Mais un des sites les plus remarquables reste la vallée du Lez, avec cette belle ripisylve encadrant le petit fleuve courant sous les ombrages au milieu de la plaine agricole. Si cet espace est peu menacé par l'urbanisation du fait des zones inondables, c'est le lieu de passage favori des voies de communication. Par ailleurs, il est complètement coupé du territoire communal, comme si, durant ces dernières dizaines d'années, le fleuve était ignoré. C'est un phénomène général qui tend aujourd'hui à disparaître, les populations redécouvrant ces espaces de loisirs et de détentes exceptionnels que sont les bords des cours d'eau en région méditerranéenne.
Autres éléments significatifs du territoire clapiérois, les buttes couvertes de boisements de pin d'Alep structurent l'ensemble, le cloisonnant, soulignant les horizons… Ce fut d'ailleurs, pour les plus proches du centre historique, les premiers endroits de l'urbanisation moderne. Néanmoins, la commune a su conserver les plus beaux sommets accessibles à tous, comme à Las Courejas, aux Moulières ou au Bois des Tombes. Aujourd'hui, la construction dans les pinèdes a été volontairement limitée, le développement s'opérant dans les vallons.
Enfin, Clapiers ne serait pas Clapiers sans la présence permanente du clocher de l'église dominant la silhouette du vieux village encadré de bois de pins. C'est une référence, un repère, un élément de décor... la représentation d'une appartenance à une communauté.
Un nom, une histoire
Chaque nom attribué à une rue, une place ou un équipement public de la commune est porteur d'une histoire, celle d'une personnalité dont la vie et les actes ont compté pour Clapiers. Nous vous proposons de les découvrir, à travers de courtes biographies.
Rue Paul BONNEFOI
Maire de Clapiers de 1925 à 1935, il a donné son nom à la rue reliant la Grand’rue Marie Lacroix à la rue des Moulières.
Traverse de L’ESCOUTAÏRE = François DEZEUZE (1871-1949)
Imprimeur-papetier au Clapas, rue de l’Aiguillerie, l’Escoutaïre était surtout un écrivain occitan, auteur de chroniques savoureuses (cf. Le Philosophe du Mazet, Chronicas de Caravetas) et de poèmes truculents (cf. dans le répertoire du Cocut : la pesca del veirat, lous implegats de la communa). En souvenir de lui, la Municipalité a baptisé de son nom la traverse qui jouxte la maison de son fils, le peintre Georges Dezeuze, devenu clapiérois dans les années soixante.
Rue de l’Abbé CAMOZY
(† août 1621)
Curé de Clapiers de 1619 à août 1621, date à laquelle il fut assassiné (précipité du clocher puis dépecé) par les troupes du seigneur de Chatillon, chef de guerre protestant. Son nom a été donné à une rue du quartier de L’Olivette.
Salle Jean-Noël BONNEFOI
(1880-1976)
Jean-Noël Bonnefoi, dit « Nick le Rouge », était une figure haute en couleurs de Clapiers. Marginal avant l’heure, mais inoffensif, il connaissait mieux que personne le territoire de Clapiers – et les habitudes du gibier ! Ce braconnier exceptionnel était aussi un expert en champignons et un grand amateur d’escargots qu’il pouvait dénicher en quantité, au plus fort de l’été. Crieur du village, il annonçait, à la trompette et de sa voix retentissante, l’arrivée des commerçants ambulants comme les séances de cinéma – à sa manière, c’est-à-dire en les enjolivant un peu. Tout le monde aimait « Nick ». Son nom a été donné à la salle municipale située au RDC du bâtiment B3 de la résidence Les Pastourelles.
Espace Culturel Jean PENSO
(1935-2015)
Président de la MJC de 1976 à 1988, Jean Penso, trompettiste amateur, était un passionné de jazz et de musiques vivantes. Pendant 12 ans, il organise à Clapiers plus de 400 spectacles : musiques vivantes, mais aussi théâtre, danse, cinéma et crée l’école de musique de la MJC, à une époque où il ne se passait pas grand-chose au niveau culturel à Montpellier. Il donne à Clapiers une véritable notoriété culturelle en produisant des artistes de renommée nationale ou internationale et en ouvrant largement la scène aux artistes régionaux. C’est donc tout naturellement que, à son décès, l’ancienne MJC est devenue en son honneur l’Espace culturel Jean Penso.
Place Gabriel CAIZERGUES
(4/04/1899-2/02/1987)
Succédant à Jean Dorte, premier maire élu après la Libération du territoire national et qui décéda avant la fin de son mandat, Gabriel CAIZERGUES fut maire de Clapiers de 1949 à 1953. Son nom a été donné à une place du quartier Le Courbet.
Square Alban TASSO
(1886-24/08/1944)
Le 24 août 1944, Alban Tasso, garde-champêtre de Clapiers, fut assassiné par un groupe de soldats allemands. Ceux-ci l’abattirent d’une balle de revolver parce qu’il refusait de leur abandonner son vélo. Puis, ils l’achevèrent sauvagement à coups de crosses de fusils. La mort tragique d’Alban Tasso s’inscrit dans les crimes commis dans la région par l’armée allemande en retraite. Le square voisin du boulodrome perpétue sa mémoire.
Espace Mireille VIOLLIER
(17/06/1940- 6/11/2006)
Discrète mais extraordinairement efficace, Mireille était fortement investie dans de nombreuses activités communales que ce soit au CCFF ou à la Halte-alimentaire, qu’elle a contribué à mettre en place, avec Claude, son époux, Jacques Boyer et le couple Feugier. Mais son action allait bien au-delà du périmètre de notre village, car Mireille a été engagée dans diverses initiatives caritatives ou citoyennes, où elle offrait son temps et sa compétence sans compter. Membre de la communauté protestante, elle a voulu et su conduire sa vie à la lumière de sa foi. C’est en sa mémoire que le local de la halte-alimentaire, situé près de l’école maternelle Olympe de Gouges, a été baptisé Espace Mireille Viollier.
Salle Maurice Aupècle
(1929-2001)
Fils de mineur, ancien élève de l’Ecole Normale de Macon, Maurice AUPECLE poursuivit, en France et à l’étranger, une riche et brillante carrière, qu’il termina, à Montpellier, en qualité d’Inspecteur de l’Education Nationale et d’enseignant à l’IUFM. Membre actif de l’association des Cercles de Défense Laïque, membre du comité de rédaction de la revue « Défense Laïque », il a été un militant passionné et rigoureux de l’enseignement Public et de la cause laïque auxquels il apporta un soutien indéfectible au travers de très nombreuses associations, notamment « Les amis de la mémoire pédagogique », dont il fut le fondateur et « l’Office Central de coopération à l’école », dont il fut le président. Ses amis clapiérois lui ont rendu hommage en baptisant de son nom la salle de loisirs de l’école Victor Hugo.
Salle Jacky AZEMA
(1934-14/06/2014)
Ce saxophoniste professionnel, réputé et talentueux, était aimé à Clapiers. Bien connu dans le milieu du jazz, il s’est souvent produit dans notre village. Dans le cadre de l’ex-MJC, il a également enseigné durant vingt ans la musique aux Clapiérois dès le lancement, par son ami de jeunesse Jean Penso, de la première école de musique associative de la région. C’est pourquoi, à sa disparition, son nom a été donné à la salle où répète désormais l’école de Musique de Clapiers.
Parc Claude LEENHARDT
(2/01/1924-4/04/2003)
Claude Leenhardt fut maire-adjoint au centre-village et à la Culture. Il a notamment été à l'origine de la rénovation du cœur de Clapiers et de la concrétisation de projets d'intérêt public. Cet homme fédérateur, aimé et apprécié de tous, a marqué notre village de son empreinte. C’est pourquoi la Municipalité a donné son nom au parc municipal.
Salle Georges DEZEUZE
(1905-2004)
Né à Montpellier, ce peintre formé, notamment, à l’école des Beaux-Arts de Paris, peignit avec talent et amour le terroir du Languedoc. Classique et humaniste, grand pédagogue, il a rayonné sur toute une génération d’artistes. Plusieurs de ses œuvres ont Clapiers pour cadre et peuvent être admirées sur le Chemin des peintres. Il a également offert à la mairie plusieurs tableaux. Pour honorer cet artiste d’exception, nous lui avons dédié la salle principale de l’Espace Culturel Jean Penso.
Rue Paule PALLARÈS-ROCHE
(10/11/1926-4/02/1989)
Comme sa mère et sa sœur Renée, Paule Pallarès-Roche a reçu la Médaille des Justes de l’institut Yad Vashem de Jérusalem pour avoir, au péril de sa vie, sauvé celles de nombreux juifs, dont des enfants, sous l’occupation nazie. Paule Pallarès-Roche fut conseillère municipale à Clapiers de 1983 à 1989. Pour honorer sa mémoire, son nom a été donné à une rue du quartier du Pigeonnier.
Rue Charles CAMPROUX
(1908-1994)
Personnalité majeure de la culture occitane, Charles Camproux contribua, durant l’entre-deux-guerres, à la promotion de la culture occitane et à son expression politique, à travers des revues militantes, et même la fondation d’un parti occitaniste. Durant la guerre, d’abord prisonnier, puis évadé, il a participé activement à la Résistance. Après la guerre, devenu professeur de grammaire et philologie française à l’Université de Montpellier, il fut un pivot de la lutte pour la reconnaissance de la langue et de la littérature d’Oc à l’Université et dans l’enseignement. Il vécut les dernières années de sa vie à Clapiers. Son nom est porté par une rue du quartier du Pigeonnier.
Kiosque Daniel VERMANDE
(09/08/1949-24/10/2005)
Daniel Vermande a eu l’idée de créer, pour Clapiers, le premier Office Municipal des Sports et de la Culture de l’Hérault. Personnalité entière et charismatique, animateur infatigable et talentueux du village, lui pour qui la culture et le sport allaient ensemble, il a incité la jeunesse clapiéroise à réaliser ses projets, sans la brider. Audacieux dans ses réalisations, il vivait le théâtre avec une passion qu’il a su communiquer à tous, aux collégiens comme aux adultes. Le kiosque de l’esplanade Jean Jaurès lui a été dédié.
Allée Roland Pierre MICHEU
(1923-1999)
Entré très tôt dans la Résistance, dans l’Hérault puis dans le maquis haut-savoyard des Glières, le Clapiérois Roland Pierre Micheu fut arrêté, emprisonné et torturé par la Gestapo. Arrivé au camp d’extermination de Dachau par le « Train de la mort », en juillet 1944, il s’y comporte de manière exemplaire, dans des conditions effroyables. Survivant décoré, notamment de la Légion d’honneur, il était très discret sur son passé héroïque. Une voie du quartier du Pigeonnier porte son nom.
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Grand'rue Marie LACROIX
(1912-2004) - La Marraine du village.
Descendante d’une ancienne famille de notables clapiérois, Marie Lacroix entoura notre village et tous ses habitants de sa bienveillance active. Celle-ci s’est notamment matérialisée par ses nombreux dons de terrains à la Ville. Cette généreuse donatrice n’a laissé qu’une directive, qu’ils servent à développer la convivialité. Par exemple, par la création d’un terrain de foot, sur lequel devaient s’implanter plus tard, l'école maternelle et la halte-garderie Les Lapinous, puis celle d’un espace dédié à la culture et aux associations, l’actuel Espace Culturel Jean Penso… Au-delà, la cession de parcelles à des prix avantageux a permis l’implantation de la maison de retraite le Foyer du Romarin. Bien que socle de la paroisse catholique, Marie n’était pas sectaire : si sa porte était ouverte, son esprit l’était aussi, et à tous les dialogues. Voilà pourquoi le nom de la Grand’Rue lui a été dédié et que nous la considérons comme la Marraine du village.
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Place Max LEENHARDT
(1853-1941)
Éprouvé par le décès de son épouse, le peintre parisien Max Leenhardt installa sa famille à Clapiers en 1893. Artiste majeur, mais méconnu, classique mais aussi impressionniste, il réalisa à la fois de grandes compositions et des paysages saisissants, notamment à Clapiers. Retrouvez des reproductions de ses œuvres tout au long du Chemin des peintres.Son nom a été donné à la place du centre village.
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Salle André CROS (11/01/1936-24/12/1996),
Stade Hélios GUIJARRO (2/04/1948-23/01/1997),
Salle Roger MATHELIN (01/04/1944-26/10/2000)
En avril-mai 1981, quelques inconscients (ou fous ?) décident de créer une section jeunes totalement indépendante et autonome au sein d’un club existant. Pour commencer, ils n’ont que leur identité (US CLAPIERS) et une volonté inébranlable. Il faut d’abord trouver les joueurs, 30 gamins pour monter une équipe de poussins et deux équipes de débutants, dans un village de moins de 2 000 habitants ! Puis il faut les équiper et acheter le matériel, les ballons, les maillots, etc.
Avec l’aide de quelques commerçants locaux et de la Municipalité de l’époque, le pari réussit : l’année suivante est créé, sur deux jours, le premier rassemblement débutant du département, ce que plus tard on nommera un plateau. Et tout naturellement arrivent ensuite des équipes de pupilles, minimes, cadets et juniors sans oublier les seniors que, au passage, la section jeunes a récupérés. Dès le premier jour, il faut encadrer les équipes : Hélios Guijarro pour les très nombreux débutants, André Cros et Roger Mathelin pour, au fil des ans, les poussins, pupilles, minimes, cadets, etc. Ces trois-là sont sur les terrains, mais aussi à la logistique. Hélios, le trésorier, est à la manœuvre pour trouver le nerf de la guerre (l’argent) et faire tourner financièrement le club, André est de toutes les organisations et de toutes les manifestations (tournois, bal du muguet, voyages en Hongrie, à Munich, en Corse…). Roger, très vite irremplaçable adjoint des entraîneurs des équipes seniors, avec une liste d’un incalculable nombre de tâches à remplir, n’a pas son pareil pour les grillades et les transports de matériel en camion.
Aucun des trois n’a quitté le club depuis le premier jour. André, alors vice-président, est le premier à aller voir là-haut si les anges jouent au football et c’est tout naturellement que son nom est donné au local situé face à l’entrée du stade, véritable passerelle de commandement du club. Le dernier est Roger et c’est tout naturellement que son nom a été donné au trophée remis chaque année au tournoi des poussins et au club house, implanté à côté de l’emplacement habituel où on faisait les grillades et où, après match, étaient partagées les pistaches et autres petites choses salées/sucrées sous les yeux bienveillants de Lige, le seul cochon « corso-clapiérois ». Tout ceci pendant que tous refont le match et le monde du football dans un grand éclat de bonne humeur et d’amitié. Entre André et Roger, il y avait Hélios, au four (les débutants, toujours !) et au moulin (les finances), toujours disponible, toujours enthousiaste, toujours entre deux rêves, mais toujours fonceur et toujours exigeant, et c’est tout naturellement que son nom a été donné à sa deuxième maison : le stade.
N’oublions pas ces pionniers, André CROS, Roger MATHELIN, Hélios GUIJARRO : sans eux, l’association US Clapiers Football ne serait pas devenue ce qu’elle est aujourd’hui.
(Sources : témoignage de J.-C. Printant, avec l’aide de Didier Mas)
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Salle Jean MALIGE
(21/09/1919-26/06/1998)
Professionnel du cinéma, Jean Malige, après avoir travaillé comme opérateur sur Crin blanc - film qui a fait le tour du monde - a signé l’image du premier film de François Truffaut Les mistons avec lequel il restera toujours en relation. Il a participé, entre autres, au tournage du film Le salaire de la peur, de Henri-Georges Clouzot (grand prix au Festival de Cannes en 1953). Et c’est comme producteur qu’il a permis la réalisation pour la télévision des feuilletons Maurin des Maures et L’illustre Maurin, tournés en partie à Clapiers, ainsi que Aubrac city, une parodie de western avec Jean Amadou sur une musique de Francis Lemarque. Son nom a été donné à la salle de cinéma de l’Espace Culturel Jean Penso. (Source : Béatrice Malige)
Histoire & patrimoine : Las fonts de clapières
L'association (O'C) organise régulièrement des visites commentées de Clapiers (histoire, architecture, langue). Elle peut également en organiser à la demande (Minimum 5 personnes). Durée : 1 h. Laissez un message sur Facebook (Occitan à Clapiers) ou par mél.
Clapiers compte huit fonts (sources). Elles ont fourni l'eau aux villageois et aux troupeaux jusqu'au début du XXe siècle, pour toutes les activités. Situées pour l'essentiel au sud et à l'ouest du village, elles sont en majorité sur le domaine public et alimentent les ruisseaux, temporairement pour la plupart.
1/ La Grand font (la grande source), alias la font daus calinhaires (des amoureux).
Aménagée de 1889 à 1892 pour refouler l’eau dans une citerne située à côté de l’église. Améliorations en 1902 (pompe à moteur) et 1908 (remplacement du moulin et du moteur)
2/ La font dau fesquet, alias la font labadia.
Unique source « sauvage » de la commune, elle est citée dès 1520. Lo ribieirau ( la forêt-galerie) est typique. Très connue des sangliers, sinon des Clapiérois…
3/ La font de reganhàs (la source de regagnas).
Citée dès le XIIème siècle ; reganhàs est aussi le nom d’un tènement (ensemble de terres). En 1825-1838, procès entre Espinàs, Perrièr (blanchisseuse) et la commune sur la propriété de la source et de l’eau. Un classique du genre.
4/ La font Teulon /la font de Clapièrs ? (la source Teulon/de Clapiers ?).
Au milieu et à l’origine d’un parc paysagé, associée à un grand bassin pour arroser un grand òrt (potager), elle fait l’objet de deux procès en 1782 et 1852 entre des veuves Teulon et la commune sur la propriété et le droit d’usage de l’eau. Gagnés par lesdites veuves !
5/ La font de Salèlas (la source de Sallèles).
Elle a été aménagée au XIXème siècle par la famille Leenhardt, propriétaire du mas de Paul (aujourd’hui le château) et des terres environnantes. Associée à la révolution a des òrts, ceux-ci sont par la suite transformés en parc d’agrément.
6/ La font de las canaus (la source des conduites d’eau).
Fontaine communale en 1808, elle est aujourd’hui privée. En 1744, un conflit oppose le paire (régisseur) de M ; Paul à deux blanchisseuses à propos de l’usage de la source. M. Paul perd le procès.
7/ La fontassa (la mauvaise source/ la grosse source).
Une font classique du monde de la garrigue, protégée par une voûte bâtie et une porte. C’est là que le dernier troupeau transhumant passé à Clapiers a fait halte en 1939 ou 1940, selon un ancien du village.
Histoires et cancans de Clapiers,
OPUS, Clapiers du bas
La rédaction a été faite par les enfants, qui racontent avec leurs mots ce qu’ils ont retenu de leurs échanges avec les anciens du village (2013).
Origine du nom de Clapiers :
Le nom de Clapiers serait, comme nous l’a expliqué Etienne le CLAPAS, le tas de pierres dans la langue des occitans. Clapiers a été construit sur un tas de pierres.
Marcelle nous a dit qu’à Clapiers, il y avait avant beaucoup de lapins et notamment, à la Garenne, en haut du village.
La Garenne était également l’espamdidou du haut : l’endroit où les gens de Clapiers venaient étendre leurs habits après les avoir lavés au bassin, près de l’église.
Le saviez-vous ?
En 1884-1885, la mairie était à la fois une mairie et une école. A droite, l’école des filles et à gauche celle des garçons.
Les maîtresses avaient leur appartement au-dessus de leur classe. Au milieu, c’était la mairie.
A côté de la mairie, il y a avait une place où des vendeurs ambulants, venaient. On vous racontera, dans le prochain livret, des anecdotes de l’estamaille, le paillerotte, de Marie le roi de l’occasion…
La rue Bonnefoi,
anciennement rue des Ecoles
Cette rue était un des chemins les plus importants de Clapiers. Il y avait la maison du garde champêtre. Il s’appelait Jésus Paris. Il était policier. Il surveillait tout le village. C’était lui qui s’occupait des douches municipales.
Jean-Pierre nous a dit que les gens d’avant se lavaient une seule fois par semaine, le samedi, aux douches. Peu de gens avait un puit ou l’eau dans la maison. Ils allaient à la fontaine puiser l’eau.
Après, la Mairie avait installé une télé au foyer, dans la maison du garde champêtre. Tous les gens pouvaient regarder la télé mais seulement quand le garde ouvrait. Jean-Pierre se souvient d’avoir vu un match de l’équipe de France de Foot.
En face, il y avait une boulangerie où Elie cuisait le pain. Dans le village, très peu de personnes avaient un four. Ils allaient donc demander à Elie de prêter le four pour cuire les tartes et les plats.
Marcelle et Paulette nous ont dit qu’à la fin de la route, c’était la fin du village. Il n’y avait que des vignes.